Ces faits sont à peine couverts par les grands médias américains, qui préfèrent se concentrer sur Martha Stewart et les attentats à Bagdad.
Alors que chaque victime israélienne est recensée, le nombre bien plus important des morts palestiniens est pratiquement passé sous silence. Depuis le début de la deuxième Intifada (soulèvement des Palestiniens contre l’occupation israélienne), le nombre de Palestiniens tués s’élève désormais à 2463, dont 477 enfants. Les organisations de défense des droits de l’homme et les enquêteurs de l’ONU confirment le fait que les forces d’occupation de l’Etat hébreu ont pris intentionnellement pour cible des civils. Par ailleurs, au cours de ces trois dernières années seulement, plus de 3 000 foyers palestiniens ont été démolis, jetant à la rue plus de 11 000 personnes (Amnesty International)
Plus de 1 100 Palestiniens ont été tués dans cette prison à ciel ouvert qui s’appelle la Bande de Gaza. Plus d’un million de personnes sont entassées dans cette zone désertique, créant la plus grande densité de population du monde. On peut estimer qu’un habitant de la bande de Gaza sur mille a été tué par les forces d’occupation israéliennes au cours des trois dernières années. Cela équivaudrait à la mort de 300 000 Américains dans le même laps de temps. Mais les chiffres ne disent pas tout, car chacune de ces victimes, palestinienne ou israélienne, représente une précieuse vie qu’on a fauchée. Voilà un argument que négligent les défenseurs du mur de l’apartheid.
De plus, 70% des Palestiniens de ces territoires ne bénéficient pas du droit inaliénable au retour sur les terres et dans les maisons qu’ils occupaient avant le nettoyage ethnique. La majorité d’entre eux est au chômage, et vit en dessous du seuil de pauvreté.
La construction du mur de l’apartheid, la spoliation des Palestiniens de leur terre et la violence permanente ne sont possible que :
– a) grâce à l’argent de nos impôts, jusqu’à la hauteur de 5 milliards de dollars cette année et
– b) avec le soutien diplomatique des Etats-Unis (exemple le plus récent, le véto à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU).
J’exhorte ceux qui s’intéresse avant tout aux faits, à lire certains auteurs israéliens, comme Avi Shlaim, Ilan Pappe, Jeff Halper, Tanya Reinhardt et Tom Segev. Au lieu de regarder la Fox et CNN, lancez une recherche sur Internet, en tapant le mot "Palestine", afin d’avoir des points de vue différents. Demandez-vous aussi pourquoi il y a des "refuseniks" israéliens en prison, pourquoi Israël construit un mur de l’apartheid, pourquoi il existe un mouvement de plus en plus important de boycott et de retraits des investissements en Israël, et pourquoi nous continuons à soutenir, à travers nos impôts, une mesure d’apartheid raciste.
Ne devrions-nous pas dire que trop, c’est trop ?
Si nous défendons la coexistence et la séparation de l’église et de l’Etat aux Etats-Unis, pourquoi apporter notre soutien à un système qui accorde à un juif, même converti, la citoyenneté et un droit au sol qui est refusé aux réfugiés palestiniens, sous prétexte qu’ils sont chrétiens ou musulmans ?
Si l’apartheid était considéré comme la plaie de l’Afrique du Sud, pourquoi essaie-t-on de nous le vendre comme une solution miracle au conflit israélo-palestinien ? Enfin, pourquoi cette confusion entre les symptômes (la violence, qui tue bien plus de Palestiniens que d’Israéliens) avec les maux sous-jacents (une violente occupation coloniale et un nettoyage ethnique qui perdure depuis 56 ans ?).